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Zicologie de comptoire
7 janvier 2011

Le syndrome de la mule

Le vieux conteurs prends une large inspiration puis s'adresse aux mômes de la table d'à coté, ceux qui rigolent de la dame-zombie au fond du bistrot.

 

il était une foi une mule. Une mule comme toutes les autres, forte mais humble. Douce mais pleine de caractère et de courage. Elle faisait tous les jours le chemin entre son hameau et le marché de la ville voisine. Elle ne le faisait pas du pas léger de la gazelle qui semble parfois danser, ni du pas fiérot du pur sang qui n'a que son maitre à porter. Non elle avais dans ses panier je ne sais plus quoi que les gents du hameau chargeaient là bas chez elle. Elle l'amenait à destination puis prenais docilement ce que les gents du marché y déposaient à leur tour et chacun considérait comme aquis qu'elle assurerait toujours sa tâche.

Des mois et des années durant elle fit le chemin sinueux et long portant les fardeaux que chacun lui confiait. Hiver comme été personne ne la vit jamais se plaindre. Et pourtant celui qui aurait regardé de près ses paniers aurait remarqué qu'ils n'étaient jamais bien vidés. À chaque tour il restait quelques charges oubliées tout au fond de l'osier. Mais personne n'y prêta attention si bien qu'elles s'accumulèrent au fil des années .

La place vint à manquer alors les gents du village comme ceux du marché râlèrent sur la pauvre bourrique qui n'y pouvait pourtant pour rien. Chacun ajoutât tantôt poches, tantôt sacs, aux flans des paniers surchargés. Le poids s'alourdit ainsi sur le dos de notre mule mais elle continuais ses allers retours, prenant sagement à cœur sa modeste mission car tout le monde comptait sur elle.

Au bout d'un long moment le pas se fit pesant, les uns et les autres rouspétèrent alors après ses retard ou son manque d'énergie. Elle eu beau s'obstiner en bonne mule qu'elle était, mais sa volonté ne fut plus suffisante pour continuer ainsi. Et un jour, un bagage de trop et elle s'écroula.

D'autre auraient peut être ruée au colis précédent, et on l'aurait prise pour folle. Mais le résultat aurait été le même: chez elle comme au marché nul n'aurait compris son calvaire. Il était pourtant clair en effet que chaque chose qui lui était confiée devait être débarrassée avant de reprendre sa route.

 

Il en vas ainsi pour la dame là bas au fond, celle dont les yeux semblent vide à force de ne plus savoir pleurer. Elle qui cheminait entre deux vies. Elle a porté toute sa vie les fardeaux des autres, à la maison comme dans son métier. On lui avait pourtant appris à changer de costume. À laisser au vestiaire les soucis qui n'avaient pas leur place dans chacun de ses mondes. Je ne sais ni comment ni pourquoi mais il en restait parfois comme des empreintes dans sa tête ou dans son cœur. Et un jour personne n'a compris pour quelle raison elle a craqué … cette vielle tête de mule.

mule

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